Le petit déjeuner est sans aucun doute le repas le plus important de la journée. En France, il est très léger. Il est le plus souvent composé d’un expresso ou de thé et d’un croissant ou peut-être d’un morceau de pain avec de la confiture. Mais pour un petit plaisir en bonus, vous pouvez vous offrir un croissant avec du chocolat noir à l’intérieur. La seule question est, comment appellerez-vous ce morceau de douceur : pain au chocolat ou chocolatine ? Cela n’a l’air de rien mais c’est une question sérieuse qui divise les Français depuis très longtemps.
Une question de fierté régionale
Vous pouvez entendre des gens dire : « que ce soit pain au chocolat ou chocolatine, le terme n’est pas important ». Mais vous pouvez aussi vous trouver au milieu d’une querelle homérique à propos de la terminologie la plus juste dans le domaine des viennoiseries. À Paris, on dit « pain au Chocolat ». En revanche, « chocolatine » est ce qu’il faut dire à Bordeaux et dans tout le sud-ouest. Place des Quinconces, on défendra le fait qu’il n’y a pas de « pain » dans la chocolatine. Appeler alors cette friandise pain au chocolat serait incorrect. Les Parisiens, eux, ne se verraient pas commander une chocolatine dans leur café habituel.
Mais le débat ne s’arrête pas à pain au chocolat ou chocolatine. En effet, l’extrême nord de la France appelle cette pâtisserie petit pain au chocolat. Si vous allez à Metz vous dégusterez un croissant au chocolat, et si d’aventure vous franchissez la frontière et vous rendez à Bruxelles, pensez à demander une couque au chocolat !
La politique s’en mêle
Cette querelle sémantique ne concerne pas seulement les terrasses des cafés ou les boulangeries. Il y a quelques années, un groupe de dix parlementaires conservateurs a proposé un amendement donnant un statut officiel à la chocolatine. Le nouveau statut avait pour but de donner de la valeur au nom et à la renommée de ce produit.
Le débat sur le sujet à l’assemblée a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux. Certains se sont moqués de l’amendement, affirmant que les députés de la République ont probablement des sujets plus urgents à discuter que la question de l’appellation d’une pâtisserie. D’autres par contre ont encouragé l’initiative, au nom de la défense du patrimoine. En fin de compte, la décision de l’assemblée n’a pas changé la question. On continue toujours de dire pain au chocolat ou chocolatine en fonction du lieu où on se trouve en France.
Commandez ce que vous voulez
Ne vous inquiétez pas quand vous commandez un pain au chocolat ou une chocolatine, un petit pain au chocolat, ou un croissant au chocolat. Presque toutes les boulangeries ou cafés de France vous serviront ce que vous attendez… mêle si vous demandez une couque au chocolat ! Si vous toutefois vous avez très faim et voulez éviter un débat interminable, renseignez-vous sur l’expression idéale dans la région où vous vous trouvez avant de lancer votre commande.